Bethany & Naël

Y a rien qui fonctionne ici...

Je suis en retard, c'est la première chose que je me suis dis quand je suis sortis de la douche et que j'ai vu l'heure qu'il était. Franchement j'aurais dû sortir de sous la douche quand mon mari me disait depuis de longues minutes qu'il faut que je sorte et que je me prépare mais aujourd'hui je ne l'ai pas écouté, je ressentais le besoin de rester sous l'eau encore plus longtemps. Huit moins le quart, voilà l'heure qu'il est lorsque je sors de la douche et que je fonce en vitesse dans ma chambre attrapant les premiers vêtements que je trouve et que j'enfile sans me poser trop de questions puis je quitte ma maison, monte dans ma voiture et roule jusqu'à l'hôpital aussi vite que possible sans pour autant mettre ma vie en danger. Lorsque j'arrive il est huit heures cinq et je me sens mal, terriblement mal, jusqu'à présent je n'ai jamais été en retard d'une quelconque manière ici et pour tout dire le retard ce n'est pas mon truc. Au contraire, je suis ce genre de personnes a arriver vingt minutes en avance plutôt que l'inverse. Courant jusqu'à l'hôpital, je salue la jeune fille à l'accueil par un signe de la main et appuie sur le bouton de l'ascenseur quand un type vient me voir, je le connais de vue, il est médecin légiste lui aussi il me semble, je le fixe intensément. « Bonjour, je suis désolée je suis vraiment pressé Monsieur... On peut discuter dans l'ascenseur et ensuite à la morgue si vous voulez. » Lâchais-je tandis que l'ascenseur finit par arriver enfin, nous ne serons que tous les deux dedans, tant mieux, quand il y a foule je n'ai pas tendance à être rassuré dans ce genre d'endroits, j'ai toujours peur que l'ascenseur ne supporte pas le poids et finisse par rester bloqué ou... Pire. « Vous venez ? » Demandais-je au jeune homme tandis que je le fixe intensément tout en retenant les portes pour que l'ascenseur ne se ferme pas...

Bethany & Naël

Y a rien qui fonctionne ici...

En règle générale j'ai une excellente mémoire mais là, je dois bien avouer que pour le coup ce matin je suis tellement fatigué par ma nuit... Pitoyable qu'en définitive ma mémoire me joue des tours. Je devrais y être habitué depuis le temps que je suis en couple avec Carl et donc depuis que je le vois vieillir petit à petit mais la sexualité c'est de moins en moins son truc. Une situation dérangeante en soit, me retrouver à devoir avoir des moments complices avec mon mari seulement une fois par mois c'est de plus en plus pesant et je ne suis pas de nature infidèle, au contraire, si je puis offrir bonheur et respect à mon homme je le ferais volontiers. Carl mérite le respect, c'est un homme bon et tout à fait merveilleux, beaucoup de qualités, juste voilà, il vieillit et ce dont j'ai besoin moi à trente ans et bien lui ce n'est plus forcément son cas à quarante-six ans. Je peux comprendre parfaitement mais, j'ai l'impression d'être une retraité quand je rentre chez moi et je dois dire que tout ceci me déplaît fortement. Bien sûr s'il n'y avait que le sexe je me ferais une raison mais il y a tant d'autres choses comme les sorties, avant il aimait bien qu'on se fasse un petit restaurant le weekend à l'heure ça doit faire environ deux mois qu'on en a pas fait. Il y a aussi les programmes à la télévision, avant il aimait bien regarder la télévision en rentrant du boulot maintenant il préfère écouter de la musique classique. Bref, tout un tas de choses comme ça qui me font de la peine, j'en ai parlé plus d'une fois estimant que notre communication était la base de notre couple et notre point fort, il m'a dit qu'il ferait des efforts mais rien, absolument rien a changé et je perds espoir. Alors oui aujourd'hui je suis un peu déboussolé après cette énième fois où il m'a refusé au lit et bien je suis triste et j'ai la tête en vrac. Une fois que je fus dans l'ascenseur avec mon collègue j'acquiesce en entendant ses mots et soupire de lassitude. « Je suis désolée... J'ai passé une mauvaise soirée hier soir je suis encore un peu déboussolé quant à tout ceci, excuse moi pour tout ceci je ne voulais pas te vexer. » Lâchais-je mal à l'aise face à ce vouvoiement incontrôlé, clairement je ne voulais pas lui faire de la peine c'est une valeur sûre. Mais, nullement besoin de m'occuper de tout ceci immédiatement étant donné qu'à peine ai-je prononcé ses mots que l'ascenseur semble s'être bloqué entre deux étages et s'éteint, je soupire en entendant une voix nous dire que nous sommes bloqués. « Non sérieux ? On est bloqués ? Vous croyez ? » Dis-je ironique à l'attention des mecs qui nous ont balancés cette phrase tellement débile, puis je me tourne vers mon collègue qui m'a dit son prénom entre temps en m'expliquant ce qu'il souhaitait me dire, je le scrute longuement interrogative alors qu'il stoppe sa phrase soudainement. Je fronce les sourcils me demandant ce qui lui arrive tout à coup puis lorsqu'il se reprend je me mordille la lèvre et acquiesce en tentant de garder mon calme, puis je me rapproche de lui. « Fais moi confiance, ça va aller, ils vont nous sortir de là, d'accord ? Tout va bien se passer, ils vont réussir à redémarrer l'ascenseur. » Assurais-je d'une voix rassurante, du moins je l'espère, comme pour essayer de le calmer, je ne suis pas claustrophobe mais je connais cette phobie assez bien étant donné que Carl l'est lui aussi et c'est loin d'être amusant un claustrophobe en panique...