i'm gonna pick up the pieces,
and build a lego house,
if things go wrong we can knock it down
ed sheeran // swan & paige 

- C'est avec plaisir que je vous remets les clés de votre appartement Monsieur Nallini, ne me faites pas regretter mon choix.
Swan prend les clés que l'agent immobilier lui tend. Un immense sourire s'affiche sur son visage, il ne peut pas s'empêcher de le prendre dans ses bras. Il avait passé plusieurs heures à la convaincre, son dossier étant fragile, il voulait lui prouver qu'il serait capable de tenir ses engagements. Swan est un homme de parole et même s'il doit galérer à réunir l'argent nécessaire, il est certain qu'il trouvera le moyen de régler ses dettes. Depuis plusieurs jours, il essaie de rendre l'appartement le plus chaleureux possible. L'appartement est composé d'une pièce de taille moyenne où sur la droite on retrouve la cuisine, sur la gauche la salle de bain, en face le salon et au fond à gauche la chambre où est installé un lit. Seule la salle de bain fait l'objet d'une pièce séparée. L'appartement appartenait autrefois à un artiste, il y a deux immenses fenêtres qui suffisent et laissent entrer beaucoup de lumière. Une vraie affaire. Swan essaie de récupérer un maximum de matériel, afin de pouvoir créer lui-même ses meubles. C'est la solution la moins chère qui soit et à travers ses nombreuses expériences professionnelles, ses voyages, on peut dire maintenant qu'il a de l'or dans ses mains.
- Ce soir, vingt-heures, quartier centre.
J'ai obtenu les clés de l'appartement, on doit absolument arroser ça.
Xoxo Swan.
Le vagabond se prépare, il installe plein de bougies dans l'appartement, des bougies qui ont des significations particulières. Elles prennent la forme de meubles, de ce qu'il ne peut pas encore se permettre d'obtenir. Finalement, il a réussi à créer une table avec de vieux morceaux de bois, des rangements avec des cagettes, à récupérer un matelas qu'il a installé sur des palettes, un frigo, des plaques électriques et il a entreposé quelques fleurs, ainsi que des vieilles photos. Ce n'est pas le luxe, mais ça devrait lui suffire pour prétendre vouloir créer un petit bout d'histoire. Swan enfile ensuite une tenue de pompier, un vieux déguisement qu'il a acheté dans une petite boutique en ville. Un sentiment d'excitation, de folie, parcoure ses veines, il a tellement hâte de lui montrer le résultat de ses efforts. Le vagabond veille à ce que chaque chose soit à sa place, que tout soit presque parfait en apparence. Jusqu'à ce que son coeur loupe un battement. Jusqu'à ce qu'il entende la sonnette retentir. Il se met en place. La porte est entrouverte et l'invite à entrer sans qu'il ne lui en donne l'ordre.
- Ta-dam. dit-il les bras grands ouverts, avec un sourire qui se veut naturel, mais il est tellement stressé, qu'il ressemble plus à un sourire forcé. - Je sais que ça n'est pas la décoration idéale, que ça semble plutôt vide même. (...) C'est pour ça que j'ai mis des bougies. Pour que tu puisses t'imaginer à quoi ça ressemblera une fois terminé. Il ne pouvait plus s'arrêter de parler, il se sentait obligé de se justifier. Swan ne se souvient plus de la dernière fois où quelque chose lui a appartenu réellement. Le vagabond n'a fait que de errer à travers l'espace temps et les continents, cet appartement est la preuve qu'il compte de faire de réels efforts pour elle, pour Paige et pour eux. Swan indique d'un geste le fond de la pièce. - Je pensais qu'ici on pourrait installer un bureau pour toi, pour que tu puisses rédiger tes articles au calme. Et que tu pourrais aussi organiser tes événements...

Depuis quelques années, Swan il survit. Il évite de penser à demain, de songer à son avenir et ainsi, en restant constamment coincé dans le présent, il arrive à surmonter toutes les épreuves. Sous son sourire d'imbécile heureux, il dissimule ses cicatrices, il les rend invisibles. Le destin l'a conduit jusqu'à Dallas, cette ville dont il ne connait rien. Swan tente de se reconstruire auprès de celle qui l'a emmené ici, Paige Hayes. Il est partit en Inde pour se sentir utile, apporter son aide et humainement s'enrichir davantage. Sans songer une seule seconde qu'elle capturerait son coeur, qu'à chaque fois qu'il croiserait son regard, une centaine de petits papillons s'agiteraient à l'intérieur de son estomac. Swan est incapable de mettre des mots sur ce qu'il ressent pour elle, tout ce qu'il sait c'est que c'est la première fois qu'il se sent électrisé par quelqu'un. C'est pourquoi il a entamé des démarches, afin d'obtenir un petit appartement à retaper dans les vieux quartiers de Dallas. Le vagabond cesse de fuir, le nomade veut donner leur donner une chance. Le tableau n'est pas parfait. Il est bancale même. C'est la femme de quelqu'un d'autre, elle est mariée à un homme qui semble riche, puissant, et il sait très bien qu'il ne devrait pas s’immiscer, il devrait la laisser filer entre les doigts. Le truc, c'est que Swan est persuadé qu'ils sont fait l'un pour l'autre, alors il a envie de se montrer égoïste, entreprenant, il veut la faire devenir sienne peut importe ce que ça leur coûtera.
- C'est tellement parfait ce que tu as fait ! Oui cela n'a peut-être pas coûté des millions de dollars, mais mon dieu que je me sens bien ici. Elle est belle Paige quand elle est heureuse, elle est tellement belle quand elle s'illumine. Telle une étoile, telle une comète. La pression redescend d'un seul coup. L'avis de la journaliste lui est tellement important, il est tout simplement content que l'endroit lui plaise. J'ai déjà envie de passer mon temps à squatter ici. Et ne t'inquiètes pas pour le bureau, je travaille un peu n'importe où. Cela pourra attendre un peu.
- Parfait, parce que je comptais égoïstement te kidnapper.
Le temps d'un instant, d'un court instant, il a l'impression qu'elle se perd dans ses pensées. Swan quant à lui, son esprit s'anime, il les imagine déjà entammer une vie de couple dans ce petit espace. Il déteste ça pourtant, il déteste se projeter. La chute risque d'être difficile, cela fait longtemps qu'il ne s'est pas senti transporté. Pas depuis Jena. Paige se blottie contre lui, tandis qu'il resserre davantage leur étreinte d'une façon protectrice.
- En tout cas je crois qu'aucun pompier n'est aussi sexy que toi. Le sourire forcé qu'il avait précedemment, s'est transformé en un vrai et beau sourire, qui s'étire et s'amplifie quant à sa remarque. Il lâche même un petit rire, presque innaudible.
- Il va falloir t'y habituer, dorénavant tu risques de me voir porter souvent cette tenue.
Forcément sa remarque l'intrigue, pourquoi porterait-il souvent un déguisement de pompier ? Swan est dérangé, mais il reste quand même censé. Le monde n'est pas prêt pour une personne avec autant d'excentricité et à travers ses voyages, il avait bien compris que dans des villes comme Dallas, il vallait mieux faire profil bas.
- Le pompier (ultra) sexy compte devenir un vrai pompier. Il brise leur étreinte et plante ses prunelles noisettes dans les siennes. - Tu sais ceux qui ressortent des flammes comme ça, après avoir sauvé leur victime. Swan l'a soulève et l'a porte dans ses bras comme une princesse. Elle passe ses bras autour de son cou et il circule ainsi à travers la pièce. En évitant les bougies, fière de lui, toujours avec son sourire d'imbécile heureux. - Ils ont été assez fou pour croire en moi. Ils passent devant la table orné du petit repas qu'il a tenté en vain de préparer, d'ailleurs c'est surement infecte, mais on dit que c'est le geste qui compte.