- Is there a scarlet letter on my breast -
Je sais que beaucoup de personnes parmi vous, pense me connaitre parce qu'elle lise mes articles. Je suppose que certaines suivent mes conseils. Pour les autres, je m'appelle Pepper Wholes et il y a quelques années c'était moi qui étais dans cette salle. Mais ça, personne ne s'en souvient. Où plutôt personne ne se souvient de celle que j'étais. A l'époque, j'étais comme vous. Je venais au lycée par obligation, je me demandais tous les jours combien de temps j'allais encore tenir sans craquer. Pourtant, ma vie était assez classique, je ne faisais de mal à personne. Mais je n'avais pas le physique des magasines. Personne ne s'est demandé pourquoi j'étais devenu comme ça. Personne ne s'est dit que mon histoire pouvait leurs arrivées aussi.

J'ai grandie dans une famille plutôt classique. Mon père était un commandant de l'armée et ma mère était mère au foyer. Elle nous a élevée avec tout son amour, mes deux frères et moi. Nous déménagions assez souvent au gré des mutations de mon père mais cela nous était égal. On le faisait depuis toujours, c'était presque normal. L'année de mes treize ans, ma mère a été beaucoup malade et les médecins lui ont diagnostiqués un cancer. Cette nouvelle nous a beaucoup bouleversée. Elle m'a détruite. Et trois ans plus tard, elle nous quittait. Je n'ai pas remarqué que je prenais du poids. J'ai pris presque quarante kilos en trois ans. Au décès de ma mère, mon père a quitté l'armée, il devait s'occuper de nous maintenant. Nous avons déménagé à Dallas, la ville natale de ma mère pour l'enterrer chez elle. Mes frères et moi avons rejoint un nouveau lycée. Un lycée de grandes villes et je n'aurais jamais cru le dire, mais les lycéens sont tous les mêmes sauf que dans une petite ville, on connait vos histoires, vos peines, on les comprend plus facilement. La personne chargée de me faire visiter mon nouveau lycée, ce lycée était le capitaine de l'équipe de baseball, le beau garçon sur qui toutes les filles craquées. Moi aussi. *petit rire* Je n'avais pas ce qu'il "fallait" pour faire partie des populaires et ils me l'ont fait comprendre. J'entendais les chuchotements, les petits rires, je trouvais des barres de chocolats ou des bonbons dans mon casier. On m'appelait .. *je pris une inspiration* boubouffe ou glouton. Je souffrais, comme certains d'entre vous, je le sais, je le vois. Je ne voulais pas d'ennui alors je ne répliquais pas, je ne disais rien. Je me disais qu'il suffisait d'attendre. Le lycée ce n'est que quatre ans après tout. Je n'en parlais à personne, je connais mon père ou mes frères, ils auraient tout fait pour me protéger. Ce n'est que quatre ans, mais personne ne peut imaginer comme les années paraissent longues dans ces moments-là. A quel point on n'est seule face au monde. J'ai résisté presque jusqu'au bout .. Je ne suis laissée avoir pour le bal de fin d'année. L'un des membres de l'équipe de baseball m'avait invité. Il m'avait dit qu'il s'était surement trompé sur mon cas et qu'il voulait en cette dernière soirée, faire la paix avec moi. Je l'ai cru, j'étais tellement heureuse que quelqu'un comme lui m'invite. C'était inespéré.

Le fameux soir est arrivé, ma robe était sublime, j'avais passé des heures à me préparer. Je le surveillais de loin par la fenêtre de ma chambre, quand j'ai vu sa voiture arrivée, je me suis précipitée en bas pour lui ouvrir. Quand j'ai ouvert la porte, j'ai entendu des rires, "finalement, tu as mieux à faire de ta soirée Glouton" et la voiture avait démarré. J'ai baissée le regard et j'ai découvert un cochon en pâte d'amande avec ma photo de fin d'année collée sur sa tête. Je n'ai jamais autant pleuré de toute ma vie en une soirée. Je n'ai jamais autant souffert je crois.

Le lendemain matin, je quittais Dallas. J'étais morte de honte, j'avais l'impression que tout le monde le savait, que tout le monde en parlait. Ma famille l'a vu et je me suis enfin confié à quelqu'un, mon grand frère. C'est lui qui m'a dit de le rejoindre à New York plus tôt que prévu. Normalement, je ne devais arriver que quelques semaines avant la rentrée, j'avais été accepté en cursus de journalisme. Deux mois, c'est le temps que j'avais pour devenir une autre femme. Mon frère m'a conseillé le sport, il m'y emmenait régulièrement avec lui et petit à petit, j'y allais seule. En plus de cela, j'avais pris rendez-vous chez une diététicienne qui m'avait donné des conseils pour mieux manger. En deux mois, j'avais déjà perdu beaucoup de poids mais pas assez à mon goût alors j'ai continué. J'ai assez rapidement récupéré un corps digne de ce nom. Pour ma confiance ça a été beaucoup plus loin, beaucoup plus difficile.