Sujet: Baby pull me closer (ft. Samuel) Ven 4 Nov - 18:11
Samuel & Kara
Baby pull me closer
Ta tenue est impeccable. Ta jupe n’est pas trop courte. Tes talons ne sont pas renversants. Et le col arrondi de ta veste ferait presque dire à tes potes de soirée que tu t’es assagie. Ce soir tu ne sors pas. Tu vas à un vernissage. Tu as du goût. Tu aimes l’art. Et tu as surtout une conscience extrêmement pointue de là où il faut être. Et ce mercredi, à partir de 19h40, une galerie est « the place to be ». Bien entendu, sur le carton d’invitation il est écrit 19h. Mais qui oserait arriver à 19h ? Pas toi en tout cas. Tu fais ton entrée souriante et enjouée à 19h40 précisément. Soit exactement dix minutes après que les mondains soient en place. Il faut tout de même que tu aies du public pour ton arrivée. Quel intérêt sinon ? Assez vite tu es repérée par la charmante galeriste. Tu t’empresses d’aller vers elle pour la féliciter. C’est sa soirée, après tout.
Ouvrir une galerie est en 2016 ce qu’était ouvrir une boutique de linge de maison en 2012 : une activité hype et rentable pour jeunes femmes bien nées. Tu fais quelques sourires et distribues quelques « bonsoirs ». Réussir une entrée au théâtre est un art que tu maîtrises. Ce soir on vernit un artiste au nom imprononçable que d’ailleurs tu ne prononceras jamais. Tu sais qu’il vit à Berlin, ça suffit à le rendre intéressant. Ça suffit à justifier les prix exorbitants. Une coupette dans une main et dans l’autre un catalogue que tu n’ouvriras pas mais qui finira sur la table basse de ton salon retapissée par cette décoratrice italienne. Bien sûr tu croises l’inévitable gorgone, celle qui est de tous les vernissages, expos ou autre happening arty. Son mari se fait pardonner ses infidélités en transformant les cornes sur la tête de sa femme en porte-monnaie non plafonné. Elle est tirée à quatre épingles, même du visage. Elle ne comprend rien à l’art. Elle achète. Toi, tu maîtrises le langage. Tu es polie donc tu t’adaptes. Son mari s'extasie sur la « lumière de ces œuvres ». Parce que cet artiste est « in-cro-ya-ble » il a « un vrai point de vue ». Oui vraiment, « on voit dans son regard sa faille, sa fragilité ». Et puis, pour être honnête, cette sculpture (ou bien faut-il dire installation ?) sur laquelle le monsieur au cigare s’extasie, toi, elle te laisse absolument indifférente. Ben quoi, c’est un grand cône en carton gris ! Un grand cône qu'il va acheter très cher certes, mais un grand bout de carton ! Les goûts et les couleurs ne se discutent pas paraît-il, mais tout de même !
Oh la la l’heure tourne. Tu as dit les phrases qu’il fallait. Fait les bises qu’il fallait. Et complimenté les femmes qu'il fallait. Tu jettes un regard circulaire sur la galerie. Tu cherches Samuel. Il devait te rejoindre ici pour ensuite aller dîner. Un dîner avec extra. Tu as déjà une petite idée de ce que tu vas prendre au dessert. Flûte de champagne à la main, tu entreprends de me rejoindre au moment même où tu le repères. Avant d'arriver à sa hauteur, tu le fixes, approches ton verre de tes lèves et casses ton poignet d'un geste vif et rond, lui montrant que tu trinquais déjà à votre soirée. Il a de la compagnie, mais tu t'en contre fiche. Tu as remarquer l'air ennuyé qui l'arborait de toute façon. cependant, tu es bien élevée, donc tu salues tout le monde. « Je peux vous l'emprunter deux minutes? » Tu passes ton bras sous le sien et sans attendre de réponse, tu le prend à part. Tu sais bien que tu ne leur rendra assurément pas Samuel. Tu lui esquisses un regard, ourle légèrement les lèvres et lui montre tes dents blanches malgré la cigarette. « T'es en retard. »
Sujet: Re: Baby pull me closer (ft. Samuel) Mar 8 Nov - 23:38
Ils vont divorcer. Tu as confronté Mia. Ta famille. Tu as essayé d'être le plus sobre possible de ne pas montrer une once d'émotion. Parce que tu ne vois pas la peine d'épancher, parce qu'on ne t'as jamais montré comment faire, parce que tu as toujours du te montrer fort envers ta mère ou ta petite-soeur et cela avant l'arrivée de Mia ou de son père... leur présence.... ils ont tout changé et cela depuis ton adolescence.. Tu es tombé amoureux de Mia... un amour que tu ne pensais, que tu espérais qui n'allais pas continuer.... et pourtant tu as dépassé la trentaine et tu penses toujours à elle. A sa peau contre la tienne. A sa respiration. Son odeur. Tu as beau avoir été exécrable lors de la soirée. Avoir fui cet événement familial comme la paria tu t'es senti obligé de le faire. Tu allais sinon ressentir des sentiments... ceux que tu détestes ressentir, transpirer. Tu t'es alors faufilé pour participer à cette exposition que tu détestes profondément avant l'heure. On te proposes quelques accompagnatrices... Tu acceptes sans engouement parce que tu sais pertinemment qui sera là et que tu n'as qu'une hâte... là retrouver. Kara. Cela beau ne pas être une relation sérieuse, elle t'es maintenant précieuse. Tu n'aimes pas, tu as toujours dé-saprécié l'esprit mondain et pourtant depuis que tu es dans le monde de l'édition tu ne cesses de le côtoyer... Parce que tu l'as rencontré et parce qu'à force de l'avoir tu n'as qu'une envie la retrouver. Tu t'entiches de jeunes potiches. Discutes avec quelques collègues avant qu'elle ne vienne t'accaparer. Vos regards se croise et malgré ta douleur... malgré le fait que Mia ne cesse d'être dans tes pensées tu prends sur toi et la fixe jusqu'à ce qu'elle te rejoigne. Sa manière de parler... sa manière de bouger te donne des envies, t'amène des pensées... que tu ne peux dire en public. Tu as besoin de te lâcher, tu as besoin d'être de toi et finalement tu réalises que ce n'est qu'auprès de Kara ou de Mia que tu peux l'être vraiment. Elle t'accapares, tu te laisses faires et lâche un sourire faux auprès de tes compagnons de secondes zones. Elle reste elle-même et te lance un sarcasme. Tu lui attrapes le visage et lui dis dans l'oreille. "Je t'ai manqué?" Tu sais que sans toi elle s'ennuie. Tu sais que sans toi elle n'arrive plus à s'amuser comme avant. Parce que tu es devenu son aimant comme elle est devenu le tien. Une femme que tu n'arrives pas à oublier, une femme que tu te sens obliger d'occuper, une femme qui t'appartiens alors que tu ne devrais avoir ses pensées... bien qu'au fond de toi tu le penses et c'est pour ces raisons que tu te permets de te rapprocher.... de coller ton torse à son corps et de l'embrasser dans son cou. "Si j'avais pu je serais bien venu plus tôt." Tu te détaches d'elle et lui offre un sourire... malheureusement faux.